Les médecins étrangers investissent les spécialités hospitalières désertées par les médecins français, qui privilégient l’exercice libéral

Tribune de Pierre Micheletti

Marie-Claire Carrère-Gée, ministre déléguée à la coordination gouvernementale, devra gérer plusieurs dossiers délicats au sein du gouvernement de Michel Barnier.

La nomination de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur a donné un nouvel élan aux partisans d’une politique stricte en matière de migrations. Dans ce contexte, les interactions avec la ministre de la Santé seront particulièrement scrutées, entraînant une mobilisation potentielle des acteurs concernés.

Deux enjeux touchant directement Geneviève Darrieussecq, ministre de la Santé et de l’accès aux soins, serviront de baromètres pour évaluer l’efficacité de cette « coordination gouvernementale ». Le premier concerne l’avenir de l’aide médicale d’État (AME), qui fait l’objet de débats animés dans le cadre d’un discours sur le durcissement de l’accueil des étrangers. Un discours plus subtil devra être élaboré pour mettre en lumière le rôle essentiel joué par les médecins formés à l’étranger.

Un contresens moral, sanitaire et économique

La suppression de l’AME pourrait avoir des conséquences graves, telles que des diagnostics tardifs qui aggraveraient le pronostic de certaines pathologies et entraîneraient une augmentation des recours aux urgences hospitalières, déjà saturées. Les préoccupations à ce sujet ont été largement exprimées par les associations et les professionnels du secteur médico-social. La Fédération hospitalière de France résume bien l’argument en évoquant « un contresens moral, sanitaire et économique ».

Le débat autour de l’AME soulève également la question de la reconnaissance des praticiens étrangers, qui méritent d’être mieux intégrés et valorisés au sein de notre système de santé

 

Source : le monde